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Un homme sur mille aura un cancer du sein dans sa vie

Publié le 13/06/2015

Moins développés que ceux des femmes, les seins des hommes, constitués d'une glande mammaire, sont eux aussi sujets aux risques de cancer, en particulier de 57 à 80 ans. Ainsi, un homme sur 1.000 sera touché par ce cancer au cours de sa vie. Un risque faible comparé à celui encouru par les femmes (1 sur 8 sera confrontée à la maladie) qui n'incite ni à l'organisation de larges campagnes d'information ni à la réalisation d'études poussées pour mieux connaître ce cancer. 

Les œstrogènes masculins, 1er facteuer de risque

Toutefois, une étude internationale publiée dans le Journal of Clinical Oncology vient d'apporter un élément d'information nouveau sur le cancer du sein masculin, en identifiant un facteur de risque : le taux élevé d'œstrogènes (estradiol), hormones sexuelles qui sont également fabriquées par l'homme. En réalisant des dosages hormonaux chez des hommes de 50 ans (soit dix-sept ans en moyenne avant le diagnostic de cancer du sein), les chercheurs ont constaté qu'un taux élevé d'œstrogène à 50 ans multipliait par 2,5 le risque de cancer à 67 ans.

Les autres facteurs de risque

Les facteurs de risque déjà connus
- l'âge : le risque de développer un cancer du sein pour un homme augmente avec l’âge. Le cancer du sein est plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes de plus de 60 ans ;
- des antécédents familiaux de cancer du sein : les hommes dont un parent proche, tant homme que femme, a eu un cancer du sein risquent davantage d’être atteints de cette maladie ; le risque augmente en fonction du nombre de parents proches concernés par ce cancer ;
- une prédisposition génétique : environ 15 % des cancers du sein chez l’homme sont liés à une mutation héritée du gène BRCA2 ; une mutation du gène BRCA1 prédispose également à la maladie ;
- le syndrome de Klinefelter : c'est un trouble (génétique) héréditaire très rare ; chez l’homme atteint de ce syndrome, le taux d’androgènes est bas et le taux d’œstrogène élevé : ils sont tous deux liés à un risque accru de cancer du sein ;
- une exposition aux rayonnements : une exposition antérieure aux rayonnements, en particulier du thorax, accroît le risque de cancer du sein chez l’homme ;
- la cirrhose du foie : un foie endommagé par la cirrhose fait augmenter le taux d’œstrogène et baisser le taux d’androgène, qui sont tous deux liés à un risque accru de cancer du sein ;
D'autres causes sont soupçonnées d'augmenter le risque de cancer du sein chez l'homme : la gynécomastie (développement exagéré des seins chez l’homme), l'obésité, la consommation d'alcool et des problèmes au niveau des testicules (testicule non descendu ou ablation d’un testicule ou des deux). Le manque d’études au sujet de ces facteurs ne permet cependant pas de les identifier comme facteurs de risque.
Source : Institut national du cancer

80 % des hommes ignorent qu'ils peuvent être touchés par ce cancer, révélait une étude américaine en 2010. Comme pour le cancer du sein féminin, la découverte d'une "boule" dans le sein, d'un écoulement ou d'une rétraction du mamelon, d'une ulcération ou de rougeurs, ou encore de la perception d'un ganglion gonflé sous l'aisselle, doivent alerter et amener à consulter un médecin.

Malheureusement, par manque d’information, le diagnostic est tardif et les hommes meurent plus de ce cancer que les femmes. En effet, chez la femme, le taux de survie à 5 ans est en moyenne de 80 %, alors qu'il est de 69 % chez l’homme. Une vaste étude publiée en 2012 montrait qu’au moment du diagnostic, les tumeurs dans le sein des hommes sont beaucoup plus grosses que chez les femmes.