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#Clash : Les pharmaciens autorisés à effectuer la vaccination antigrippe par les députés

Publié le 19/10/2016

Les députés ont décidé mardi soir d'autoriser à titre expérimental les pharmaciens à procéder à des vaccinations contre la grippe afin d'améliorer la couverture vaccinale dans le pays, dans le cadre de l'examen en commission du projet de budget de la Sécurité sociale.

En commission des Affaires sociales, les députés ont ainsi adopté un amendement de la députée socialiste Michèle Delaunay, rapporteure pour l'Assurance maladie, qui stipule que « l'État peut autoriser, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, le financement (...) de l'administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière aux personnes adultes », un décret devant fixer les conditions d'application de cette expérimentation, notamment en ce qui concerne les modalités de formation des pharmaciens.

« Cela ne changera probablement pas la couverture vaccinale »

Le ministère de la santé n’a pour l’instant pas annoncé s’il soutiendrait cette initiative parlementaire, qui doit être à nouveau débattue la semaine prochaine lors de l’examen du texte dans l’hémicycle. Le projet de loi de santé présenté en octobre 2014 prévoyait initialement d’autoriser les pharmaciens à vacciner. Mais face à l’hostilité des syndicats de médecins libéraux, la ministre de la santé avait préféré lâché du lest sur ce point, pour mieux maintenir la généralisation du tiers payant, promettant de simples expérimentations. « Ma volonté n’est pas de détricoter le métier de médecin », avait-elle alors expliqué dans un entretien au Monde.

Les syndicats de médecins libéraux n’ont pas changé d’avis sur la question. « C’est une idée contre-productive et inefficace », estime Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, syndicat majoritaire chez les médecins libéraux. « Les pharmaciens vont vacciner et le médecin traitant ne sera pas au courant, alors qu’il est le mieux à même de répondre aux interrogations sur les vaccins. »

« On aimerait que les députés arrêtent de détricoter la médecine », demande Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France. «  Les infirmières ont le droit de vacciner et malgré cela le taux de vaccination continue à baisser, le vrai problème est la coordination », juge-t-il.

« Ce n’est pas le geste d’injecter le vaccin qui est le problème, c’est de persuader la population que la vaccination est utile, ajoute Claude Leicher, le président de MG France, premier syndicat chez les généralistes. Les pharmaciens vont venir s’ajouter aux infirmières, aux pédiatres, aux sages femmes, aux médecins du travail, aux centres de vaccination... Ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de gens capables de vacciner et donc cela ne changera probablement pas la couverture vaccinale. Cette expérimentation n’est donc probablement pas utile et en tout cas, pas décisive.