Neurologie

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Item 93 - Lomboradiculalgies / Canal lombaire étroit

Comprennent les lombosciatalgies, les lombocruralgies et le syndrome du canal lombaire étroit

Examen clinique

Interrogatoire

Age
ATCD médico-chirurgico-familiaux :

  • ATCD de lomboradiculalgie

TTT / Allergies
Toxiques : OH/Tabac/Autres
Profession / Activité physique
Circonstances d'apparition :

  • Brutale / Progressive
  • Localisation / Irradiation
  • Unilatérale / Bilatérale
  • Douleur mécanique / inflammatoire
  • Facteur déclenchant :
    • Effort / Soulèvement de poids
    • Traumatisme ?
  • Evolution : Transitoire / Persistant

Signes fonctionnels :

  • Déficit senstivo-moteur
  • Paresthésies / Dysesthésies
  • Troubles de la marche
  • Troubles sphinctériens (Sd de la queue de cheval)
  • Fièvre
  • AEG

L'interrogatoire oriente entre :

  • Lomboradiculalgie commune :
    • Patient plutôt jeune
    • Monoradiculaire
    • Douleur mécanique
    • Déclenchée par un effort
    • Lombalgie associée
    • Immédiatement maximale puis diminuant progressivement
  • Lomboradiculalgie symptomatique :
    • Patient plutôt âgé
    • Pluriradiculaire
    • Douleur inflammatoire
    • Absence de lombalgie
    • Aggravation progressive
  • Canal lombaire étroit :
    • Paresthésies des membres inférieurs bilatérales (Crampes / Striction)
    • Pluriradiculaires
    • Fatigabilité à la marche
    • Hypoesthésie radiculaire
    • Troubles génito-sphinctériens : incontinence urinaire
    • Apparaissant à la marche, au redressement du tronc
    • S'améliorant à l'arrêt de la marche, l'accroupissement ou au décubitus

Examen physique

Constantes : TA, FC, FR, SpO2, T°C

Inspection :
Examen neurologique :

  • Signes de gravité :
    • Sd de la queue de cheval : anesthésie en selle + troubles sphinctériens
    • Sciatique paralysante progressive : déficit moteur < 3/5
    • Sciatique hyperalgique : résistante aux paliers 3, aux infiltrations locales, aux corticoïdes PO forte dose
  • Lombosciatique :
    • Syndrome rachidien :
      • Raideur rachidienne : contracture paravertébrale
      • Indice de Schober
    • Signes de conflit disco-radiculaire :
      • Lasègue croisé ++
      • Signe de Lasègue / Léri : douleur à l’extension MI en décubitus dorsal / ventral
      • Signe de la sonnette : douleur à la pression paravertébrale
    • Syndrome radiculaire (neurogène périphérique) :
      • Déficit moteur + sensitif + Abolition des ROT
  • Lombocruralgie :
    • Douleurs neuropathiques souvent plus intenses que dans la lombosciatique
    • Signe de Thomas : douleur à la flexion de genou en décubitus dorsal
    • Signe de Léri
    • Amyotrophie
    • L'abolition du réflexe patellaire ne permet pas de différencier une atteinte L3 ou L4
  • Canal lombaire étroit :
    • Examen neurologique pauvre au repos

Diagnostic topographique

Sémiologie radiculaire des membres inférieurs

Racine Muscles Motricité Réflexes Tension
 radiculaire
L3 Ilio-psoas
 Quadriceps
Flexion de la cuisse 
 Flexion du tronc en avant
 Rotation externe de la cuisse
Patellaire diminué jusqu’à absent Signe de Thomas
 Signe de Léri
L4 Quadriceps
 Adducteurs
 Tibial antérieur
Extension de la cuisse
 Adduction du MI
 Flexion dorsale du pied
 Inversion du pied
Patellaire diminué jusqu’à absent Signe de Thomas
 Signe de Léri
 Signe de Lasègue
L5 Tibial antérieur
 Extenseur des orteils
 Fibulaires
Flexion dorsale du pied
 Inversion du pied
 Eversion du pied
Normaux Signe de Lasègue
S1 Grand fessier
 Biceps fémoral
 Triceps fémoral
Flexion plantaire du pied
 Flexion du genou
 Marche sur la pointe
 Rotation latérale de cheville
 Extension et rotation latérale de cuisse
Achilléen diminué jusqu’à absent Signe de Lasègue

Orientation étiologique

Lomboradiculalgie commune : 

  • Hernie discale : impulsivité à la toux et à la défécation / Lasègue croisé / signe de la sonnette
  • Arthrose inter-apophysaire postérieure : douleur à la position assise prolongée, non impulsive à la toux, pas de Lasègue
  • Canal lombaire étroit : Claudication intermittente neurogène douloureuse

Lomboradiculalgie symptomatique :

Radiculalgie sans lombalgie / douleurs inflammatoires sans facteur déclenchant / pluriradiculaire / aggravation progressive :

    • Traumatique : Contexte traumatique / Fractures / Tassements associés
    • Tumeur : ATCD de cancer / AEG / ADP
    • Infection : Fièvre / Porte d’entrée
    • Inflammation : Arthrite / Enthésopathies / Signes extra-articulaires : Psoriasis / Uvéite / Talalgie

Examens paracliniques

Aucun examen complémentaire n'est nécessaire pour une lombosciatique discale non compliquée sans avoir tenté un TTT médical de 6 à 8 semaines.

Imagerie

En présence de signes de gravité :

  • IRM rachidien ou TDM en cas d'inaccessibilité
    Exploration neurologique et ostéo-articulaire complète

Hernie discale L5S1

Au-delà des 8 semaines de TTT médical :

  • Rx standard du rachis F/P, centrée sur L5 et charnière lombo-sacrée
  • TDM du rachis dorsolombaire voire IRM
  • ± Saccoradiculographie
    En 2e intention, si discordance radio-clinique

Biologiques

Uniquement dans le cadre d'un bilan pré-opératoire ou de suspicion de lomboradiculalgie symptomatique :

  • NFS/Plaquettes
  • VS/CRP
  • Ionogramme sanguin
  • Urée/Créatininémie
  • TP/TCA ± INR
  • EPPS
  • Bilan phospho-calcique / Albuminémie
  • Groupage / Rhésus / RAI
  • Hémocultures aéro-anaérobies si T°C > 38,5°C

Prise en charge thérapeutique

TTT ambulatoire en absence de complications

TTT symptomatique médical

En 1ère intention, durée initiale de 8 jours, à renouveler ensuite

  • AINS : Kétoprofène 100mg x 3/j PO ou IM si hyperalgique, si pas de CI
  • TTT Antalgiques : Paracétamol 4g/j ± niveau 2 ou 3
  • TTT Myorelaxants
  • Infiltration locale épidurale de dérivés cortisoniques en 2ème intention

TTT chirurgical

Indications :

  • En urgence si signes de gravité
  • Programmé si persistance après 8 semaines de TTT médical bien conduit

Modalités :

  • Hernie discale = spinolaminectomie puis discectomie
  • Canal lombaire étroit = laminectomie lombaire

Aides techniques

  • Corset rigide ou ceinture de contention en phase aiguë
  • Orthèse par orthoprothésiste en cas de déficit moteur

Mesures associées

  • Mesures hygiéno-diététiques + Education :
    • PAS de repos strict au lit : repos relatif le plus court possible / conserver le maximum d’activités tolérables
    • Reprise rapide des activités quotidiennes et professionnelles ++
    • Bénin, évolution favorable le plus souvent en quelques jours
    • Possibilité de récidives (→ rééducation pour éviter chronicisation)
    • Réduction d’une surcharge pondérale
    • Eviter les sports violents
  • Rééducation / Kinésithérapie au décours (CI à la phase aiguë !) :
    • Physiothérapie au début / Massages décontracturants
    • Renfort des muscles paravertébraux et abdominaux
    • Ecole du dos : Apprentissage de l’épargne lombaire / Verrouillage de la charnière lombosacrée / Adaptation posturale
    • Restauration fonctionnelle et réentrainement à l’effort
      Amélioration des paramètres physiques, psychiques et réinsertion socioprofessionnelle
  • Travail :
    • Arrêt de travail de 3 à 5j
    • Maladie professionnelle (liste limitative = tableaux 97 et 98 des MPI)
      Si métier à risque + exposition > 5 ans + délai de carence de 6 mois + conflit disco-radiculaire concordant anatomiquement
    • Adaptation / Reclassement professionnel si handicap non compatible avec l’activité
    • Port d’une ceinture de contention lombaire si travail à risque

Surveillance clinique de l'efficacité et de la tolérance des traitements

  • Cs de contrôle à J8

Dernière modification : 11/12/2013