Pédiatrie

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Item 69 - Définitions

Anorexie mentale

Trouble du comportement alimentaire (TCA) touchant 1% des femmes et 0,2% des hommes, le plus souvent entre 13 et 18 ans.

Anorexie mentale selon la CIM-10 (HAS 2010)

A :

  • Poids corporel inférieur à la normale de 15 % (perte de poids ou poids normal jamais atteint ou index de masse corporelle de Quetelet inférieur ou égal à 17,5). Chez les patients prépubères, prise de poids inférieure à celle qui est escomptée pendant la période de croissance.

B :

  • La perte de poids est provoquée par le sujet par le biais d’un évitement des « aliments qui font grossir », fréquemment associé à au moins une des manifestations suivantes : des vomissements provoqués, l’utilisation de laxatifs, une pratique excessive d’exercices physiques, l’utilisation de « coupe-faim » ou de diurétiques.

C :

  • Une psychopathologie spécifique consistant en une perturbation de l’image du corps associée à l’intrusion d’une idée surinvestie : la peur de grossir. Le sujet s’impose une limite de poids inférieure à la normale, à ne pas dépasser.

D :

  • Présence d’un trouble endocrinien diffus de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique avec aménorrhée chez la femme (des saignements vaginaux peuvent toutefois persister sous thérapie hormonale substitutive, le plus souvent dans un but contraceptif), perte d’intérêt sexuel et impuissance chez l’homme. Le trouble peut s’accompagner d’un taux élevé d’hormone de croissance ou de cortisol, de modifications du métabolisme périphérique de l’hormone thyroïdienne et d’anomalies de la sécrétion d’insuline.

E :

  • Quand le trouble débute avant la puberté, les manifestations de cette dernière sont retardées ou stoppées (arrêt de la croissance : chez les filles, absence de développement des seins et aménorrhée primaire ; chez les garçons, absence de développement des organes génitaux). Après la guérison, la puberté se déroule souvent normalement : les règles n’apparaissent toutefois que tardivement.

Diagnostic différentiel : le trouble peut s’accompagner de symptômes dépressifs ou obsessionnels, ainsi que de traits de personnalité faisant évoquer un trouble de la personnalité ; dans ce cas, il est parfois difficile de décider s’il convient de porter un ou plusieurs diagnostics. On doit exclure toutes les maladies somatiques pouvant être à l’origine d’une perte de poids chez le sujet jeune, en particulier une maladie chronique invalidante, une tumeur cérébrale et certaines maladies intestinales comme la maladie de Crohn et les syndromes de malabsorption .

Anorexie mentale selon le DSM-V (2013)

A :

  • Restriction de la consommation d’énergie par rapport aux exigences menant à un corps de faible poids de manière significative dans le contexte de l’âge, du sexe, du stade de développement, et de la santé physique. Un faible poids significatif étant défini comme un poids inférieur au minimum normal, ou, pour les enfants et les adolescents, inférieur à celui attendu.

B :

  • Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, ou un comportement persistant qui interfère avec le gain de poids, même en présence d’un poids faible.

C :

  • Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle.

Le type est dit restrictif si au cours des trois derniers mois, la personne n’a pas eu de manière régulière, des crises de boulimie ou de comportements de purge (à savoir vomissements provoqués ou utilisation abusive de laxatifs, diurétiques, lavements).

Boulimie

Trouble du comportement alimentaire (TCA) touchant 2% de la population, le plus souvent des femmes (10 pour 1).
2 types :

  • Boulimie avec vomissements dans 2/3 des cas, normopondérale ou légèrement hypopondérale
  • Boulimie sans vomissements, normopondérale ou légèrement hyperpondérale

Boulimie selon la CIM-10 (HAS 2010)

A :

  • Episodes répétés d’hyperphagie (au moins deux fois par semaine pendant une période d’au moins trois mois) avec consommation rapide de quantités importantes de nourriture en un temps limité

B :

  • Préoccupation persistante par le fait de manger, associée à un désir intense ou un besoin irrésistible de nourriture (craving)

C :

  • Le sujet essaie de neutraliser la prise de poids liée à la nourriture, comme en témoigne la présence d’au moins l’une des manifestations suivantes :
    • 1) vomissements provoqués
    • 2) utilisation de laxatifs
    • 3) alternance avec des périodes de jeûne
    • 4) utilisation de coupe-faim, de préparations thyroïdiennes ou de diurétiques ; quand la boulimie survient chez des patients diabétiques, ceux-ci peuvent sciemment négliger leur traitement d’insuline

D :

  • Perception de soi comme étant trio gros(se), avec peur intense de grossir (entraînant habituellement un poids inférieur à la normale)

Boulimie selon le DSM-V (2013)

A :

  • Des épisodes récurrents d'hyperphagie. Un épisode d'hyperphagie se caractérise par les deux éléments suivants :
    • a. Des épisodes récurrents d'hyperphagie, dans lequel l'hyperphagie est définie comme manger pendant une période de temps déterminée (par exemple, pendant 2 heures consécutives) d'une quantité de nourriture qui est nettement plus grande que ce que la plupart des gens mangent dans une période de temps similaire dans des circonstances similaires, et
    • b. Un sentiment de perte de contrôle sur son alimentation pendant l'épisode (par exemple, un sentiment que la personne ne peut pas arrêter de manger ou de contrôler ce qu'elle mange ou combien elle mange).

B :

  • 3 des éléments suivants :
    • a. Manger beaucoup plus que normalement.
    • b. Manger jusqu'à ce que se sentir mal à l'aise et plus que repu.
    • c. Manger de grandes quantités de nourriture même lorsqu'elle n'a pas faim physiquement.
    • d. Manger seul parce que la personne se sent gêné par les quantités qu'elle mange.
    • e. Se sentir dégoûté de soi-même, déprimé ou très coupable après.

C :

  • Détresse ou angoisse marquée en ce qui concerne l'hyperphagie.

D :

  • L'hyperphagie se produit au moins une fois par semaine pendant 3 mois consécutifs.

E :

  • La frénésie de l'hyperphagie n'est pas associée à l'utilisation récurrente de comportements compensatoires inappropriés comme c'est le cas dans des épisodes de boulimie et ne survient pas exclusivement au cours de la boulimie ou l'anorexie mentale ....

Dernière modification : 19/10/2015