Psychiatrie

SMARTfiches Médecine > Sommaire Psychiatrie>Sommaire item 64 > Etat de stress post-traumatique

Item 64 - Etat de stress post-traumatique (ESPT)

Définition

Etat survenant > 1 mois après un traumatisme psychique et durant ≥ 28j. 
Etat de Stress Aigu (ESA) : survient < 1 mois après le traumatsme et dure 2 à 28j.
Le traumatisme psychique est en général une menace de mort, ou d'atteinte à l'intégrité physique ou morale.

Critères DSM IV-R

A. Le sujet a été exposé à un événement traumatique dans lequel les deux éléments suivants étaient présents :

  • 1. Le sujet a vécu, a été témoin, ou a été confronté à un événement ou à des événements durant lesquels des individus ont pu mourir ou être très gravement blessés ou bien ont été menacés de mort ou de grave blessure ou bien durant lesquels son intégrité physique ou celle d’autrui a pu être menacée
  • 2. La réaction du sujet à l’événement s’est traduite par une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur.

B. L’événement traumatique est constamment revécu, de l’une (ou de plusieurs) des façons suivantes :

  • 1. Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement provoquant un sentiment de détresse et comprenant des images, des pensées ou des perceptions
  • 2. Rêves répétitifs de l’événement provoquant un sentiment de détresse
  • 3. Impression ou agissements soudains « comme si » l’événement traumatique allait se reproduire (incluant le sentiment de revivre l’événement, des illusions, des hallucinations, et des épisodes dissociatifs (flash-back), y compris ceux qui surviennent au réveil ou au cours d’une intoxication)
  • 4. Sentiment intense de détresse psychique lors de l’exposition à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect de l’événement traumatique en cause
  • 5. Réactivité physiologique lors de l’exposition à des indices internes ou externes pouvant évoquer ou ressembler à un aspect de l’événement traumatique en cause

C. Evitement persistant des stimulus associés au traumatisme et émoussement de la réactivité générale (ne préexistant pas au traumatisme) comme en témoigne la présence d’au moins trois des manifestations suivantes :

  • 1. Efforts pour éviter les pensées, les sentiments ou les conversations associés au traumatisme
  • 2. Efforts pour éviter les activités, les endroits ou les gens qui éveillent des souvenirs du traumatisme
  • 3. Incapacité de se rappeler un aspect important du traumatisme
  • 4. Réduction nette de l’intérêt pour des activités importantes ou bien réduction de la participation à ces mêmes activités
  • 5. Sentiment de détachement d’autrui ou bien de devenir étranger par rapport aux autres
  • 6. Restriction des affects (par exemple incapacité à éprouver des sentiments tendres)
  • 7. Sentiment d’avenir « bouché » (par exemple pense ne pas pouvoir faire carrière, se marier, avoir des enfants, ou avoir un cours normal de la vie).

D. Présence de symptômes persistants traduisant une activation neurovégétative (ne préexistant pas au traumatisme) comme en témoignent deux des manifestations suivantes :

  • 1. Difficulté d’endormissement au sommeil interrompu
  • 2. Irritabilité ou accès de colère
  • 3. Difficulté de concentration
  • 4. Hypervigilance
  • 5. Réaction de sursaut exagérée.

E. La perturbation (symptômes des critères B, C et D) dure plus d’un mois.
F. La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
Spécifier si :

  • Aigu : Si la durée des symptômes est de moins de 3 mois
  • Chronique : Si la durée des symptômes est de trois mois ou plus

Spécifier si :

  • Survenue différée : Si le début des symptômes survient au moins 6 mois après le facteur de stress.

Examen clinique

  • Syndrome de répétition : Cauchemars / Souvenirs obsédants / Rumination / Flashs
  • Conduites d’évitement : éviter tout stimulus rappelant le traumatisme
  • Symptômes anxieux (hyperactivation neurovégétative) :
    • Tachycardie / Tremblements
    • Hypervigilance anxieuse : Irritabilité / Hyper-réactivité (sursauts)
    • Troubles du comportement / du sommeil (cauchemars) / de la concentration
  • Souffrance clinique ou perturbation du fonctionnement avec retentissement socio-professionnel
  • Signes dépressifs : Tristesse / Asthénie / Ralentissement
  • Emoussement affectif : Réduction des activités et intérêts

Complications

  • Addictions
  • Episode dépressif caractérisé
  • Troubles anxieux

Evolution

  • 50% de guérison en 3 mois.
  • Chronicisation
  • Réactivation des symptômes en cas d’éléments rappelant le traumatisme

Prise en charge thérapeutique

TTT préventif

  • Débriefing individuel
  • TTT immédiat post-traumatique (de l'état de stress aigu) :
    • Mise en place d’une cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP)
    • Débriefing précoce (24-72h post-traumatisme): évoquer le traumatisme psychologique
    • TTT Anxiolytique symptomatique par Béta-bloquant (propanolol) +/- Anti-histaminiques si troubles du sommeil
    • Mise en place d'un suivi psychologique

TTT au long cours (de l'état de stress post-traumatique)

  • Psychothérapie :
    • Thérapie cognitivo-comportementale: exposition / désensibilisation / centrée sur les conduites d’évitement
    • Eye Movement Desensitization and Reprocessing
    • Education et soutien de l’entourage / psychothérapie de soutien
  • TTT Antidépresseur : ISRS en 1ère intention pendant ≥ 1 an
  • Eviter BZD : risque addictif et amnésiant (anti-histaminiques si besoin)
  • Mesures associées: aide à la réinsertion, reconnaissance du statut de victime
  • Suivi au long cours / surveiller l’apparition d’une dépendance aux BZD

Surveillance clinique et paraclinique de l'efficacité et de la tolérance des traitements

Dernière modification : 13/02/2016