Psychiatrie

SMARTfiches Médecine > Sommaire Psychiatrie>Sommaire item 346 > Prise en charge thérapeutique

Item 346 - Prise en charge thérapeutique d'une agitation et d'un délire aigu

D'une agitation aiguë

Urgence médico-psychiatrique ! Hospitalisation non systématique

  • Tenter de rétablir la communication avec le patient, instaurer un climat d'empathie
  • Isolement au calme dans un box
  • En équipe +++
  • Eliminer ou traiter une organicité
  • Prévention du risque suicidaire et de l'hétéro-agression
  • Prévention du Delirium Tremens si besoin
  • Si besoin : Contention
    • Chimique :
      • Traitement sédatif PO si possible (IM si refus, jamais en IV) :
      • Si agitation modérée à sévère, anxieuse ou alcoolique : BZD à longue demi-vie (diazépam par exemple)
      • Si agitation sévère ou délirante : neuroleptique sédatif (loxapine par exemple)
    • Physique :
      • A éviter autant que possible, en dernier recours si agitation persistante avec risque hétéroagressif ou autoagressif
      • Après évaluation de la balance bénéfice/risque
      • Sur préscription médicale
      • Avec matériel dédié homologué
      • Avec du personnel qualifié en nombre (≥4)
      • Pour une durée la plus courte possible
      • Réévaluation pluriquotidienne de l'indication
      • Anticoagulation préventive (par HBPM SC) si la durée de contention est ≥ 24h ++++

D'une bouffée délirante aiguë

Urgence psychiatrique !
Hospitalisation systématique, libre si possible, sous contrainte sinon, en secteur

  • Eliminer ou traiter une organicité
  • Mesure de protection des biens : sauvegarde de justice
  • TTT symptomatique : réhydratation, correction des troubles hydroélectrolytiques...
  • TTT psychotrope :
    • Neuroleptique antiproductif atypique PO (IM si refus) type Risperidone : à poursuivre 1 an minimum
    • Sédatif si agitation aigüe associée (BZD ou loxapine PO ou IM)
  • Psychothérapie : de soutien, TCC, psycho-éducation
  • Mesures associées :
    • Eviter les excitants (café, nicotine...)
    • Bonne hygiène de vie (temps de sommeil satisfaisant, alimentation équilibrée...)
  • Surveillance :
    • Clinique : température, ECG, tolérance du neuroleptique (poids, IMC...)
    • Psychiatrique : en aigu (critique du délire ++, délire résiduel, récidive... ) et au décours en secteur au CMP.

Evolution d'une bouffée délirante aiguë

A court terme, l'évolution est en général favorable en quelques jours sous traitement bien conduit. 
A long terme, 3 évolutions sont possibles :

  • Episode unique, pas de récidive (1/3 des cas)
  • Récidive (1/3 des cas)
  • Entrée dans un trouble bipolaire ou psychotique chronique type schizophrénie (1/3 des cas)

Facteurs de mauvais pronostic (d'évolution vers une schizophrénie)

  • Terrain : entourage de mauvaise qualité, mauvaise adaptation sociale
  • Antécédents psychiatriques personnels ou familiaux
  • Trouble de la personnalité sous-jacent (schizotypique surtout)
  • Pas de facteur déclenchant
  • Pas de prise de toxiques
  • Début insidieux, évolution subaiguë
  • Délire pauvre, pas de polymorphisme
  • Participation affective peu intense
  • Critique tardive
  • Syndrome dissociatif +++
  • Retard de prise en charge
  • Pas ou peu de réponse au traitement

Dernière modification : 14/02/2016