Source : SPLF 2010
Epidémiologie
L'asthme est la plus fréquente des maladies respiratoires survenant au cours de l'activité professionnelle.
Pourcentage d'asthme professionnel en fonction du métier :
- Boulangers-pâtissiers = 20%
- Métiers de la santé = 10%
- Coiffeurs = 8%
- Peintres = 8%
- Personnels de nettoyage = 5%
- Travailleurs du bois = 5%
Examen clinique
Interrogatoire
Age
ATCD personnels et familiaux d'allergie
TTT
Toxiques : Tabac actif ou passif +++ / Autres
Profession ++ / Loisirs :
- La crise d’asthme est-elle survenue sur les lieux du travail ?
- L’état respiratoire s’améliore-t-il durant les fins de semaine ?
- L’état respiratoire s’améliore-t-il lors de congés prolongés, ou se normalise-t-il ?
- L’état respiratoire s’aggrave-t-il en période de travail ou au décours du travail ?
Enquête approfondie par la médecine du travail :
- Produits utilisés par le patient ou par les personnes travaillant à proximité
- Description des activités générales
Signes fonctionnels :
- Dyspnée
- Sifflement audible expiratoire
- Toux sèche
- Oppression thoracique
Examen physique
Souvent pauvre au moment de la consultation
Il faut d'abord diagnostiquer l'asthme et sa sévérité avant d'établir sa relation professionnelle.
Mesure du débit expiratoire de pointe
- Réalisé en période de travail et en congés
- Plusieurs fois par jour
- Journal de surveillance du DEP
Examens paracliniques
Epreuves fonctionnelles respiratoires + Test de réversibilité aux béta-2-mimétiques ± Test de provocation
Examen fondamental à réalisé en milieu hospitalier
- Réalisé en période de travail et en congés
- Syndrome obstructif réversible
- Hyperréactivité bronchique
Tests épicutanés = prick tests
En 1ère intention si suspicion d’allergie atopique (type 1)
Modalités : Injection intradermique (effraction cutanée) de l’allergène suspecté, sur peau saine de la face antérieure du bras
Résultat : Lecture précoce (15 min) → Résultat semi-quantitatif : test positif si rapport des diamètres allergène/témoin > 50% ou diamètre de la papule de l’allergène > 3 cm
Limites d’interprétation :
- Si test positif → sujet atopique et sensibilisé à l’allergène donné mais cet allergène n’est pas forcément celui responsable des symptômes
- Si témoin et test négatifs → rechercher une prise de médicaments (antiH1)
Tests épicutanés = patch tests
Patch test classique (tardif) : suspicion d’une allergie de contact (type 4) :
- Application sur peau saine (haut du dos), d’une batterie d’allergènes standards ± complémentaires
- Lecture tardive par médecin à 48h : résultat semi-quantitatif de « + » : érythème/œdème à « +++ » : idem avec vésicules larges
Patch test précoce : suspicion d’allergie atopique et prick-test impossible (allergie au lait / à l’œuf) = idem avec lecture à 15-30 min
Tests biologiques
- PNE : N < 500/mm3 / aucune spécifité, marqueur du terrain atopique au mieux
- Dosage des IgE totales (RAST) : ni sensible, ni spécifique
- Tests multi-allergéniques : recherchent les IgE spécifiques des allergènes les plus fréquents
- Dosage des IgE spécifiques: 2e intention = Se et Sp comparables aux tests cutanés mais beaucoup plus cher → seulement si discordance entre interrogatoire et prick tests +++
Test d’éviction-réintroduction
Formes cliniques
On distingue alors 2 formes cliniques.
Asthme professionnel avec période de latence
Débute quelques semaines ou mois, voire années après le commencement de l'exposition (période de sensibilisation)
Induit par des substances animales, végétales ou chimiques.
Souvent précédé vers une rhinite allergique.
Asthme professionnel sans période de latence
Survient immédiatement après une exposition unique à un gaz, des fumées ou un brouillard irritant.
Asthme induit par les irritants = Syndrome de Brooks = RADS : Reactive Airways Dysfunction Syndrome
Prévention
Collective
- Identification des risques allergiques
- Substitution des produits allergisants si possible
- Adaptation du lieu de travail si substitution impossible :
- Réaménagement des locaux
- Système d'aspiration efficace
- Automatisation des procédés
- Capotage de certaines machines
- Modifications de la texture des matières premières
- Information et formation des salariés
Individuelle
En cas de mesures collectives insuffisantes :
- Port de masque et/ou de gants
Médicale
- Orientation professionnelle des enfants
- Suivi médical des travailleurs
- Eviction du salarié avec réorientation professionnelle
Prise en charge thérapeutique
Prise en charge globale et multidisciplinaire (médecin du travail, médecin traitant, allergologue, pneumologue)
TTT étiologique
- Port de masque et/ou de gants
- Eviction du salarié avec réorientation professionnelle si insuffisant
TTT symptomatique
- TTT de l'asthme en fonction de sa sévérité
- TTT d'urgence : Bronchodilatateurs inhalés d'action rapide
Mesures socio-professionnelles
-
Déclaration en maladie professionnelle (MP) (Item 180) avec prise en charge à 100%
Double vérification par la CPAM :
- Recherche des preuves d'exposition habituelle à l'allergène incriminé par les services administratifs
- Vérification du diagnostic par le médecin-conseil
Et présence de la substance allergène dans l'un des tableaux d'asthme professionnel.
Si la substance n’est pas mentionnée dans un tableau, le dossier sera soumis au Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP), qui déterminera si l’asthme est en « relation directe » avec l’exposition.
-
Indemnités journalières en cas d'arrêt de travail
Plus avantageuses en cas de MP
- Capital ou rente si incapacité permanente
-
Reconnaissance du statut de travailleur handicapé à la MDPH
Lorsqu'un aménagement ou reclassement n'est pas possible, en cas de MP reconnue, le salarié est licencié avec des indemnités doublées par rapport à un licenciement ordinaire.
Lorsqu'un aménagement ou reclassement n'est pas possible, en cas de MP reconnue, le salarié est licencié avec des indemnités doublées par rapport à un licenciement ordinaire.
Surveillance clinique, paraclinique et professionnelle de l'efficacité et de la tolérance des traitements
- Guérison/Consolidation
- Incapacité
Dernière modification : 24/02/2014